Page:Palephate - Histoires incroyables (trad. Van Eulst), 1838.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 18 —

nèse, ceux-ci en Phocide, ceux là dans la Locride. Revenant ensuite de ces diverses contrées, ils renouvelèrent leurs attaques contre les Thébains, et ils étaient devenus des ennemis redoutables. Comme ils s’étaient enfuis en emportant les dents d’éléphants qu’avait possédées Cadmus, les Thébains disaient :

« Cadmus nous a fait bien du mal en tuant Dracon (le serpent) : ses dents semées dans le pays ont fait naître bien des ennemis qui nous donnent fort à faire. » Et voilà ce qui a donné naissance à la fable (3).

(1) Voyez les détails de cette fable dans la magnifique narration d’Ovide (Métam. liv. III, v. 14-130 p. 222-234, tom. 3, de l’édit. des class. de Lemaire) ; dans la bibliothèque d’Apollodore (liv. 3, chap. IV, § 1, p. 113-114, édit. de Heyne, in-8o, 1803) ; dans les fables d’Hyginus, fable 178, et dans Lactantius Placidius (Narrat. fab. lib. III, fab. 1. Mythogr. lat. de Van Staveren, p. 296, 803-804).

(2) Source à la garde de laquelle le serpent était préposé. (Eusthathe cité par Fisscher, p. 41).

(3) La fable 19 des histoires incroyables d’Héraclite donne une explication analogue, mais moins circonstanciée ( opusc. mythol, Thom. Gales, p. 75). Diodore de Sicile qui aime tant d’ordinaire à entrer dans les détails, se borne à dire que Cadmus, après avoir longtemps erré à la recherche de sa sœur Europe, alla dans la Béotie, où il fonda Thèbes pour obéir à un oracle. (Liv. IV, chap. 2, tom. 3, p. 10, édit. de Deux-Ponts).