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périrent attirés par le charme de leurs voix, et Ptolémée Héphestion lui-même ajoute qu’ils se laissèrent mourir de faim, subjugués par le même prestige (V. l’édition de Ptolémée Héphestion de M. Roulez p. 29 et 111, in-8o, Lips. et Brux. 1834).

(7) Pline l’ancien dans le long chapitre (LVI du liv VII hist. nat.) qu’il a consacré à rapporter les noms des inventeurs, attribue aussi l’invention de l’art de combattre à cheval, aux Thessaliens nommés Centaures, qui habitaient le Mont-Pélion. (tom 3. p. 243, édit. de Lemaire).

Il est à remarquer que, d’après les relations de tous les historiens de la conquête de l’Amérique, les indigènes s’imaginaient aussi que les premiers cavaliers qu’ils virent ne faisaient qu’un avec les chevaux qu’ils montaient.

CHAP. II.

De Pasiphaë. (1).

On raconte qu’elle s’était prise de passion pour un taureau qu’elle avait vu paître ; que Dédale confectionna une génisse de bois dans laquelle il introduisit Pasiphaë, que par ce moyen elle put satisfaire son infâme passion et qu’elle eut un fils dont le corps était celui d’un homme et la tête celle d’un taureau. Pour moi, je dis que cela n’est pas vrai ; car, d’abord, il est impossible qu’un animal s’attache ainsi à un animal d’une autre espèce. On n’a jamais vu un chien s’amouracher d’une guenon, un loup d’une hyène, ou un bubal d’une biche. Ces accouplements n’ont pas lieu entre animaux de genres différents, et je ne pense pas qu’ils soient plus possibles entre un taureau et une génisse de bois. Comment une femme aurait-elle pu soutenir le poids de l’animal et ensuite porter un enfant qui avait des cornes ? Voici ce qu’il y a de vrai dans cette histoire. On rapporte que Minos étant blessé dans un endroit délicat,