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CHAPITRE IV

LA CONSCIENCE INDIVIDUELLE ET LA CONSCIENCE SOCIALE

Ce que nous avons dit précédemment nous permet de nous rendre compte clairement de l’antinomie, — non superficielle, mais réelle, — de l’individu et de la collectivité, de la conscience individuelle et de la conscience sociale.

Ici la question est double. Comme nous l’avons dit au début de ce travail, il y a des points de contact, mais aussi des divergences et des oppositions entre la conscience individuelle et la conscience sociale. Mais les oppositions l’emportent sur les harmonies.

Reconnaissons d’abord qu’il est impossible de séparer absolument la conscience individuelle de la conscience sociale. L’individu, comme on l’a dit cent fois, n’est pas un tout, mais un élément.

Mais de quoi est-il un élément ?

Suivant nous, l’individu est moins un élément de la société actuelle, de l’état social donné où il vit, que de cette société dynamique, idéale, qui se développe dans le temps et dans laquelle il n’est qu’un moment transitoire.

Suivant nous, si l’on veut se rendre vraiment compte des rapports de l’individu et de la société, il faut se faire de cette dernière non une conception statique, mais une conception dynamique.

Nous entendons par là que l’individu ne doit pas regarder autour de lui pour trouver son orientation et son idéal, mais qu’il doit regarder derrière lui et de-