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CHAPITRE IV

LOIS DE L’OPPOSITION ET DE LA DIFFÉRENCIATION SOCIALES


L’Invention et l’Imitation ne sont pas les seules forces génératrices de l’évolution sociale. Les courants imitatifs s’opposent les uns aux autres ; ils interfèrent dans les cerveaux individuels et y déterminent des adaptations qui deviennent elles-mêmes le point de départ de nouveaux courants imitatifs.

L’opposition ou lutte est une loi non moins nécessaire que l’Imitation. Nous allons en étudier maintenant la nature et les effets.

Les oppositions sociales, d’après M. Tarde, sont de trois sortes : oppositions de série, oppositions de degré et oppositions de sens ou de signe.

Les oppositions de série sont des oppositions de phénomènes qualitatifs présentant des phases successives contraires. — Un exemple d’opposition de série consisterait dans ces évolutions et contre-évolutions, dans ces ricorsi que certains sociologues ont imaginés dans la marche des phénomènes sociaux. L’opposition de degré est une opposition de nature quantitative. Elle s’appelle augmentation ou diminution, croissance ou décroissance, hausse ou baisse. Exemples : la hausse et la baisse de tel genre de criminalité, du suicide, de la natalité, de la matrimonialité, etc. Enfin les oppositions que M. Tarde appelle oppositions de sens ou oppositions diamétrales sont un conflit entre deux