Page:Palante - Les antinomies entre l’individu et la société, Alcan, 1913.djvu/33

Cette page n’a pas encore été corrigée
28
les antinomies entre l’individu et la société

Elles tiennent à une adaptation incomplète, à une évolution inachevée de l’intelligence individuelle. Plus tard, quand l’évolution sera achevée, l’intelligence individuelle se sera résorbée intégralement dans l’esprit social. Par, le fonctionnement bienfaisant de la loi d’adaptation et d’intégration sociales, l’individualité sera complètement abolie et l’antinomie résolue. Ce sera le règne de l’homo sapiens, de l’homme rationalisé, impersonnel. Toute originalité de pensée sera atténuée ou supprimée.

Pour nous l’antinomie est irréductible ; les deux termes : socialité et originalité s’excluent et M. Draghicesco semble lui-même donner raison à cette opinion en supprimant, au terme de l’évolution, la pensée individuelle au profit de la pensée sociale.

L’antinomie se solutionne par l’anéantissement d’un des deux termes antagonistes.

En résumé et en conclusion, la thèse qui consiste à faire de l’intelligence un produit des influences sociales et pédagogiques nous paraît très exagérée. Dire avec M. Draghicesco que la perception est d’origine sociale, c’est oublier la supériorité bien connue des sens du sauvage sur ceux de l’homme civilisé. — Autre chose est dire — ce qui est raisonnable. — qu’on peut jusqu’à un certain point éduquer les sens de l’enfant ; autre chose est aller jusqu’à attribuer notre faculté perceptive et presque