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l’antinomie dans la vie intellectuelle

dans le présent, du moins dans l’avenir, grâce aux progrès de l’éducation et de la morale.

M. Draghicesco a-t-il raison ou bien l’idée de race répond-elle à une réalité ? Constitue-t-elle un principe réel de différenciation et jusqu’à quel point ?

Nous ne voulons pas défendre l’idée de race en histoire au moment où presque tous les historiens l’ont abandonnée et ont jugé son influence inappréciable sur les institutions politiques[1].

Mais de ce que les historiens ont démontré qu’il est vain d’essayer de déterminer l’action de la race sur les institutions politiques et qu’on ne doit plus en histoire parler de races, il ne faut pas conclure que physiologiquement les races n’ont jamais existé. Il ne faut pas davantage en conclure que les races, au temps où elles étaient pures et séparées, n’ont pas eu d’influence sur la mentalité des peuples.

Dans les races existant aujourd’hui, les races jaunes, les races noires et les races blanches, il est évident que les différences physiques de ces races sont accompagnées de différences intellectuelles. Ces différences ont été admirablement étudiées par de Gobineau dans son livre sur l’Inégalité des races humaines[2].

  1. Voir Fustel de Coulanges. Histoire des Institutions politiques. Renan, après avoir accordé un certain rôle historique à l’idée de race (dans La Poésie des races celtiques), renonce plus tard à cette idée (Discours sur l’idée de patrie).
  2. Selon de Gobineau, la poésie des races blanches supérieures