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l’antinomie dans la vie intellectuelle

la famille, l’école, l’usine et la caserne ! — Mais le caractère aventureux de pareilles correspondances ne doit pas nous faire condamner en général le procédé qui consiste à noter des corrélations régulières entre phénomènes d’ordre différent, comme celles qui sont constatables entre certains états du cerveau et certains états de pensée.

Les vues de M. Draghicesco sur le regrès de l’hérédité ne sont pas moins contestables. Après avoir accordé que l’hérédité agit dans les sociétés simples, ce sociologue affirme que son rôle devient nul dans les sociétés plus complexes.

Mais de ce que l’hérédité devient plus difficile à déterminer dans les sociétés complexes, à cause de la richesse accrue des mentalités individuelles, il ne s’ensuit nullement qu’elle n’existe pas. Elle est seulement plus difficile à mesurer et à prévoir. Où d’ailleurs fixer la limite entre les sociétés où l’hérédité agit et celles où elle n’agit plus ? De quel droit nier son action ici après l’avoir admise là ? Beaucoup de physiologistes ne croient pas à l’influence diminuée de l’hérédité. « Il faut, dit M. Le Dantec, tenir grand compte des influences héréditaires individuelles livrées aux hasards inextricables de l’amphimixie ou mélange des deux éléments sexuels[1]. »

M. Draghicesco adopte à l’égard de la race une

  1. Le Dantec. Les influences ancestrales.