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l’antinomie économique

civilisation matérielle que le furent jadis l’une à l’autre la culture spirituelle et matérielle de la Renaissance.

« Et cette culture nouvelle ne doit pas être un simple retour à la Renaissance ; elle doit constituer en même temps un progrès.

« L’homme de la Renaissance maîtrisa ses instincts et affina sa personnalité uniquement pour mieux jouir de lui-même ; les instincts sociaux, la notion d’un bonheur collectif existaient à peine chez lui. Ils se sont puissamment développés dans les temps modernes et la culture de l’avenir doit nécessairement tenir compte de ce fait nouveau. Puis la culture de la Renaissance ne s’appliquait guère qu’à une élite assez peu nombreuse ; la culture de l’avenir doit avoir des bases plus larges. Elle doit tenir compte de cette grande loi du nivellement de la culture qui se manifeste clairement au cours de l’évolution historique et en vertu de laquelle le nombre de ceux qui ont part aux bienfaits de la civilisation s’accroît sans cesse d’âge en âge. En résumé, nous devons travailler à restaurer une culture organique comme celle de la Renaissance, mais qui soit en même temps sociale et démocratique[1]. » Le remède proposé est bien vague. Il est louable d’aspirer à une culture « organique » qui produirait des indivi-

  1. Lichtenberger. Op. cit., p. 246-247.