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les antinomies entre l’individu et la société

de ses forces et est plein d’estime pour ceux qui réussissent grâce à eux. Telles sont les influences extrascolaires ou postscolaires qui limitent ou même détruisent l’œuvre de l’école.

Les moyens d’action de l’éducateur sont : la notion inculquée ; l’appel à la raison de l’enfant, l’appel au sentiment ; la formation des habitudes ou dressage des réflexes, l’influence de l’exemple. Tous ces moyens sont assez peu efficaces.

L’éducation par les discours et la notion inculquées se réduit à une mnémotechnie qui laisse peu de traces dans l’esprit de l’enfant. L’appel à la raison a peu d’action sur l’enfant ; voire même sur l’adolescent. L’idée abstraite a fort peu d’influence sur la conduite. L’appel au sentiment semble plus efficace. Encore y aurait-il ici bien des choses à dire. Si vous avez affaire à un nature fine, délicate et sensitive, l’enfant ne se laissera toucher que par ce qui convient à sa propre sensibilité et est susceptible de l’intéresser ; si vous avez affaire à une nature apathique et flegmatique, l’appel au sentiment restera lettre morte.

La formation des habitudes, le dressage des réflexes donneront-ils plus de résultats ? Oui pour l’éducation physique. On peut dresser l’enfant à bien tenir sa fourchette, à ne pas se mettre les doigts dans le nez, à bien se tenir à table, etc.

Mais tout cela ne va pas bien loin. Les réactions