nombre de tendances, qu’elle limite ou dévie beaucoup d’aptitudes, qu’elle froisse beaucoup de sentiments et réprime beaucoup de désirs ?
Nous considérerons l’intelligence à trois points de vue :
- 1° Dans ses origines et dans sa genèse ;
- 2° Dans son objet (la vérité) ;
- 3° Dans sa fin ou son idéal.
À ces différents points de vue nous nous trouverons en présence de deux séries de doctrines. Les unes, sociologiques, regardent l’intelligence comme un produit social et assignent à la connaissance une fin et une valeur exclusivement ou essentiellement sociales. Elles subordonnent à tous égards l’intelligence à la sociabilité. Dans cette hypothèse, il ne peut être question, bien entendu, d’une antinomie entre l’esprit individuel et l’esprit social.
D’autres théories, individualistes, opposent l’individualité à la sociabilité dans l’ordre de la connaissance. De ce point de vue, on regardera l’intelligence comme originairement individualisée par la physiologie de l’individu ; on fera consister la vérité non dans le consentement unanime des intelligences, mais dans l’évidence d’une intuition individuelle ; on admettra la possibilité d’une certaine insociabilité intellectuelle en vertu de laquelle on se refusera à mettre la curiosité scientifique ou philosophique au service des fins sociales. La vérité scientifique ou