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embûches sociales, en ne laissant que le moins possible de laine aux ronces du chemin.

Cette tactique peut porter sur deux points : 1o œuvre d’affranchissement extérieur de l’individu vis-à-vis des relations et influences sociales où il se trouve engagé (cercles sociaux et autorités dont il dépend) ; 2o méthode d’affranchissement intérieur ou hygiène intellectuelle et morale propre à fortifier en soi les sentiments d’indépendance et d’individualisme.

Sur le premier point, on pourrait peut-être, en s’aidant des observations et des préceptes des moralistes individualistes, dresser un petit programme qui comporterait les articles suivants :

a. Réduire au minimum les relations et les assujettissements extérieurs. Pour cela, simplifier sa vie ; ne s’engager dans aucun lien, ne s’affilier à aucun groupe (ligues, partis, groupements de tout genre), capable de retrancher quelque chose à notre liberté (Précepte de Descartes). Braver courageusement le Væ soli. Cela est souvent utile ;

b. Si le manque d’indépendance économique ou la nécessité de nous défendre contre des influences plus puissantes et plus menaçantes nous contraint de nous engager dans ces liens, ne nous lier que d’une façon absolument conditionnelle et révocable et seulement dans la mesure où notre intérêt égoïste l’ordonne ;

c. Pratiquer contre les influences et les pouvoirs la tactique défensive qui peut se formuler ainsi : Divide ut liber sis. Mettre aux prises les influences