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tre occupation que de donner des propriétés à bail, plutôt que de fermiers, que de brasseurs, de boulangers, ou de toute autre classe d’hommes.

M. burke appelle cette chambre la garantie la plus sûre & la colonne de la richesse territoriale. Examinons cette idée.

Quelle garantie exige la richesse territoriale, de préférence à toute autre branche de la richesse nationale ? Ou de quel droit réclameroit-elle une représentation distincte & séparée du reste de la nation. Le seul usage qu’on puisse faire de ce droit, usage qu’elle en a toujours fait, est de s’affranchir des taxes & d’en rejeter le fardeau sur les articles de consommation qui l’affectent le moins.

L’histoire des taxes de l’angleterre prouve évidemment que tel a été le résultat de cette institution, résultat infaillible de tout gouvernement, formé d’après des combinaisons partielles.

Les taxes ont eu beau s’accroître & se multiplier sur tous les articles de consommation à la portée du peuple, la contribution foncière qui frappe plus directement cette prétendue colonne a baissé loin d’augmenter. En 1788, la contribution foncière s’élevoit à 1,950,000 l., c’est-à-dire, à un million de moins qu’elle ne produisoit il y a environ cent ans[1], quoique les baux aient doublé dans beaucoup d’endroits depuis cette époque.

Avant l’accession des hanovriens, les taxes étoient à-peu-près également partagées entre les fonds de terre & les articles de consommation ; les terres mêmes supportoient la plus forte contribution. Mais depuis cette époque on a chargé les consommations d’un surcroît d’environ 13 millions de liv.

  1. Voyez l’Histoire des revenus publics, par sir john sinclair. La contribution foncière rapportoit, en 1646, 2,473,499.