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Une observation qui ne doit pas nous échapper, c’est que toutes les nations font pancher en leur faveur la balance du commerce ; par conséquent les idées que l’on se forme généralement à cet égard, ne sont pas tout-à-fait exactes.

Mais le fait n’existe pas moins, & si le commerce se soutient dans tout l’univers, il n’en faut remercier que cette prévention. Chaque nation est frappée de l’avantage qu’elle y trouve, autrement elle y renonceroit. Mais l’erreur gît dans la manière de faire les comptes, & dans l’habitude où l’on est d’attribuer les bénéfices à une cause qui n’est pas la véritable.

M. pitt s’est quelquefois amusé à déduire des registres des douanes, ce qu’il appelloit la balance du commerce, non-seulement ce genre de calcul ne donne point de règles justes, mais elle en suggère une fausse.

En premier lieu, tout ballot qui sort de la douane, a l’air d’une exportation sur les registres, & suivant la balance de la douane les envois qui périssent en mer, ou qui rendent nuls des faillites étrangères, sont tous portés à l’article des profits, attendu qu’ils appartiennent à celui des exportations.

Secondement, les imputations effectuées par la contrebande ne paroissent point sur les registres de la douane, pour balancer les exportations.

Il s’ensuit donc que ces documens ne peuvent offrir aucune balance, à l’égard des avantages généraux, & il suffit d’examiner l’opération naturelle du commerce, pour se convaincre que l’idée d’une telle balance est fallacieuse, & que si elle avoit quelque réalité, la chose ne tarderoit pas à être

    il s’éleva à plus de douze cents. Comme l’état de pensylvanie forme un huitième des états-unis, à raison de la population, il s’ensuit que le nombre des bâtimens sortis de leurs ports, dans le courant de la même année, fut à peu près de 10,000.