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fut son propre ouvrage ; elle créa l’autorité d’après laquelle on la voyoit agir. Quelques personnes réunies appelèrent ainsi leur rassemblement. Plusieurs d’entr’elles n’avaient jamais été élues, & aucune ne l’avoit été pour cet objet.

Depuis Guillaume III, & sur-tout depuis que, grace à Walpole, la corruption a été le plus actif de la maison d’Hanovre : ce bill des droits, monument d’une coalition insultante, a produit une espèce de gouvernement dont on ne peut donner une idée juste, qu’en l’appellant une législation despotique. Les parties peuvent bien s’embarrasser mutuellement ; mais l’ensemble est illimité, & le seul droit que le gouvernement reconnoisse hors de lui, est le droit de pétition. Où est donc la constitution qui délègue ou qui restreint l’autorité ?

Quoiqu’une partie du gouvernement soit élective, ce gouvernement n’est-il pas moins despotique, si la totalité des personnes élues possède, sous le nom de parlement, une autorité illimitée ? L’élection en ce cas, est séparée de la représentation ; & c’est une part dans le despotisme que sollicitent les candidats.

Je ne puis me figurer qu’une nation assez éclairée, pour réfléchir sur ses droits, ait jamais conçu l’idée d’appeller ce mode une constitution ; mais le gouvernement avoit pris soin d’en répéter sans cesse le mot au peuple. Il a passé dans la circulation comme d’autres mots de tactique, à force d’être dans les discours parlementaires, de même que ces inscriptions, qui se présentent par-tout, tracées avec de la craye, sur les enseignes & sur les portes. Mais quelle que soit la constitution, elle a été, incontestablement, l’instrument le plus productif d’impôts que l’on ait jamais imaginé. Les impôts de la france, sous la nouvelle constitution, ne montent