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L’expérience prouva que les constitutions avoient délégué des pouvoirs trop étendus aux gouvernemens partiels, qu’elles avoient créés ; & que l’acte de confédération en avoit remis de trop bornés au gouvernement collectif. Le principe étoit bon ; la distribution du pouvoir étoit seule défectueuse.

Il parut une foule d’écrits périodiques & particuliers sur la convenance & la nécessité de refondre le gouvernement fédéral ; après qu’on eut discuté ce sujet, pendant un certain temps, par la voie de l’impression & dans les conversations particulières, l’état de virginie, appercevant quelques erreurs relatives au commerce, proposa une conférence continentale, & en conséquence de cette ouverture, les députés de cinq ou six assemblées d’états se réunirent, en 1786, à Annapolis dans le Maryland. Les membres de cette conférence, ne se croyant pas des pouvoirs suffisans pour s’occuper d’une réforme, arrêtèrent simplement leur opinion sur la maturité de cette mesure, & ils engagèrent tous les états à tenir l’année suivante, une convention générale.

Cette convention s’assembla à Philadelphie, au mois de mai 1787, & le général Washington fut élu président. Alors il n’avoit aucune relation avec les gouvernemens des états, ni avec le congrès. Il avoit donné sa démission à la fin de la guerre, & vivoit en simple citoyen.

La convention examina sous tous ces rapports, le sujet pour lequel elle se trouvoit assemblée. Enfin, après une infinité de débats & de discussions, elle prit un arrêté sur les différentes parties d’une constitution fédérale. Il ne restoit, plus qu’à statuer sur la manière de lui imprimer l’autorité nécessaire & de la mettre à exécution.

Pour remplir ce but, elle n’agit point comme une faction de courtisans ; elle n’envoya point chercher