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reviennent ici sur leurs principes, & veulent y prendre part ! Est-il possible que cette conclusion suive la doctrine exposée dans le même ouvrage ? l’inconséquence est trop frappante pour n’être pas remarquée ; l’absurdité trop grande pour ne pas exciter le rire. Au surplus, c’est tout ce que l’on pouvait attendre d’une association d’hommes aveuglés par les sombres préjugés d’un parti aux abois ; car on ne doit pas vous regarder comme parlant au nom de toute la société de quakers, mais seulement comme une fraction remuante de ce corps digne d’estime.

Ici finit l’examen de votre profession de foi. Je n’engage personne à l’abhorrer (comme vous avez fait pour les écrits que vous n’approuvez pas), mais à la lire & à la juger sans prévention. Je veux cependant ajouter encore une remarque. L’expression d’élever & de renverser les rois, signifie sans doute faire un roi de l’homme qui ne l’est pas, & ôter ce titre à celui qui le possède ; et, je vous prie, cela a-t-il le moindre rapport avec les circonstances où nous nous trouvons ? notre dessein n’est pas plus d’élever que de renverser des rois, d’en élire que de les détruire : tout ce que nous demandons est de n’avoir rien à démêler avec eux. Ainsi, votre profession de foi, sous quelque point de vue qu’on l’envisage, ne sert qu’à deshonorer votre jugement ; et, pour plusieurs raisons, vous eussiez mieux fait de la garder pour vous que de la publier.

Premièrement, parce qu’elle tend à compromettre la religion & à diminuer son empire ; car il est infiniment dangereux pour la société de lui faire jouer un rôle dans les controverses politiques.

Secondement, parce qu’elle présente, comme approuvant les professions de foi politiques ou comme y prenant intérêt, une société d’hommes