votre bétail, & vous serez ses valets ; & alors vous gémirez à l’occasion du roi que vous aurez choisi, & le seigneur fermera l’oreille à vos gémissemens. »
Ces dernières paroles ont trait à la continuation de la monarchie, & le peu de bons rois qui sont venus depuis n’ont ni sanctifié ce titre, ni effacé leur péché originel. Les grands éloges donnés à David ne lui sont point officiellement donnés comme à un roi, mais seulement comme à un homme selon le cœur de dieu. Néanmoins le peuple refusa d’obéir à la voix de Samuel, & il lui dit : « Nous voulons avoir un roi, pour ressembler à toutes les nations, pour que notre roi nous juge, marche à notre tête, & combatte avec nous ! » Samuel continua de les raisonner, mais ce fut inutilement. Il leur représenta leur ingratitude ; tout ce qu’il put leur dire ne servit de rien ; & les voyant donner tête baissée dans leur égarement, il s’écria : « J’irai trouver le seigneur, & il enverra le tonnerre & la pluie, (ces fléaux étoient une punition à cette époque ; on étoit au moment de la récolte du froment) pour que vous voyiez l’énormité du crime que vous avez commis à la face du seigneur, en vous choisissant un roi. Samuel appella en effet le seigneur, & le seigneur envoya du tonnerre & de la pluie ; & tout le peuple trembla devant le seigneur & devant Samuel, & tout le peuple dit à Samuel : « Prie pour tes serviteurs le seigneur ton dieu, qu’il ne nous fasse pas mourir, car nous avons ajouté à nos péchés celui de demander un roi ». Ces textes de la bible sont directs & précis ; ils ne sont susceptibles d’aucune interprétation équivoque, où l’écriture n’est qu’un tissu de faussetés : or, il est certain que le tout-puissant a dans ces passages formellement protesté contre le gouvernement monarchique ; & l’on a grande raison de croire que l’adresse des rois a autant contribué que