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sienne & celle de ses pareils soit aussi pure ; je sais que ce libraire se sert de la même imprimerie à laquelle je m’étois adressé. Je sais qu’il est venu y offrir cet ouvrage, dix jours environ avant qu’on me renvoyât le mien, & que le sien a été accepté. Je sais qu’il a ainsi dû avoir accès dans l’imprimerie où il a pu par conséquent voir les feuilles de mon ouvrage ; & comme les imprimeurs & les libraires ne se cachent rien, on a pu lui en montrer la suite.

Au reste, quoiqu’il en soit, le plan de m. pitt, tout écourté qu’il est, eût fait une assez sotte figure, si mon ouvrage eût paru quand il le devoit, si mon imprimeur ne m’eût manqué de parole.

J’ai dit au public ce qui s’est passé depuis l’offre, qui m’a été faite de payer chèrement mon manuscrit, jusqu’au refus qui est ensuite venu de la part de la même personne de l’imprimer. On conviendra que si tous ces messieurs que j’ai désignés sont innocens, il est bien extraordinaire que des circonstances si propres à inspirer de la méfiance, se soient ainsi rapprochées d’elles-mêmes sans aucun dessein.

Après cela je n’ai plus qu’à rapporter encore une autre circonstance.

Quinze jours environ, ou trois semaines avant la rentrée du parlement, on a fait une petite augmentation à la paye du soldat environ de 12 schellings & six pences par an ; ou plutôt, on, a diminué sa paye de cela de moins. Quelques personnes qui savoient en partie que cet ouvrage renfermeroit un plan de réforme relativement à l’oppression qu’éprouve le soldat, vouloient que j’ajoutasse une note à l’ouvrage où je préviendrois que ces feuilles de mon ouvrage étaient à l’imprimerie quelques semaines avant que l’on pensât à cette diminution. Je ne voulus pas les faire d’abord,