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& la montrai à quelques personnes qui, aussitôt voulurent se réunir pour l’appuyer, & formèrent une souscription de cinquante guinées pour les frais. Je pense qu’il est aujourd’hui un plus grand nombre de citoyens en angleterre, qu’il n’en fut jamais, conduits par des principes désintéressés, résolus d’examiner eux-mêmes la nature & les actes du gouvernement, & décidés à ne plus se confier aveuglement, comme on l’a fait jusques à ce jour au parlement, & à l’opposition parlementaire. Car, on doit voir par-tout, aujourd’hui, que si le peuple eût agi ainsi, il y a cent ans, l’impôt & la corruption ne se seroient point élevés à la hauteur où ils sont montés.

Mais l’adresse dont il est question ne dût pas plaire aux hommes de la cour. Aussi a-t-on su que ceux qui fréquentent la même taverne où l’assemblée qui l’a votée s’est tenue, en ont été si mécontens, qu’ils ont agi de manière à empêcher qu’une seconde assemblée des mêmes citoyens, ne fût tenue dans le même lieu.

Ce que cette adresse n’a fait qu’indiquer, relativement aux impôts & aux principes du gouvernement, je l’ai développé dans cet ouvrage ; mais, comme le discours de m. pitt contient, sur l’imposition, des choses qui sont à-peu-près les mêmes, je dois ajouter ce qui suit :

Cet ouvrage devoit paroître avant l’ouverture du parlement. J’avois remis à l’imprimeur la copie à temps. Il étoit avancé jusqu’aux trois quarts ; quinze jours avant cette ouverture, quand tout-à-coup, sans que j’eusse eu lieu, par rien de précédent, de m’y attendre, je reçus de lui la fin de mon manuscrit ; il me faisoit dire par un ouvrier, que pour rien au monde, il ne le continuerait.

Je ne pouvois expliquer une conduite aussi ex-