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sent, pensent d’une même manière, sur ce qu’on appelle des points de doctrine. Il n’y a que les hommes qui n’ont jamais médité qui s’accordent sur ce sujet. Il en est comme de la constitution d’angleterre ; il a été reçu, comme une chose de convention, qu’elle était bonne, & les éloges ont pris la place des preuves. Mais quand la nation examinera les principes & les abus qu’elle récèle, on lui trouvera plus de défauts encore que je n’en ai relevé.

Quant à ce qu’on appelle religion nationale, on pourrait aussi bien dire des dieux nationaux. C’est une ruse politique, ou bien un reste du paganisme, ce systême qui donnoit à chaque nation sa divinité particulière & séparée. Parmi tous les écrivains de l’église anglicane qui ont traité d’une manière générale ce sujet de la religion, l’évêque actuel de landaff n’a pas été surpassé, & c’est avec beaucoup de plaisir que je saisis l’occasion de lui rendre cet hommage.

J’ai poussé l’examen du sujet que j’ai entrepris de traiter ici, aussi loin qu’il me semble maintenant possible. C’était mon intention, depuis cinq ans que je suis en europe, de faire une adresse au peuple anglais sur son gouvernement, si l’occasion s’en présentoit, avant mon retour en amérique ; burke me l’a offerte, & je l’en remercie. Il y a trois ans que, par circonstance, je l’invitai à proposer une convention nationale chargée d’examiner la situation présente de la nation. Mais je reconnus que quelque fort que fût alors le courant parlementaire, contre lequel luttoit le parti où il s’étoit jetté ; sa politique & celle de ses compagnons étoit de retenir toutes choses dans le champ de la corruption, & de se confier aux événemens. Une longue expérience avoit montré que les parlemens suivroient toujours les changemens du ministère, &