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laquelle, à ces jours particuliers, ou dans certaines circonstances, les enfans se soient accoutumés, d’eux mêmes à présenter à leurs parens quelque preuve de leur affection & de leur reconnoissance, chacun d’eux feroit une offrande différente ; & probablement aussi la manière dont il l’offriroit seroit encore différente. Quelques-uns tourneroient leurs complimens en pièces de vers ou de prose ; d’autres se contenteroient de petites devises, selon que leur esprit le leur dicteroit ou qu’ils croiroient plaire ; peut-être que le plus petit nombre, incapable de rien faire de tout cela, courroit dans les jardins ou les campagnes, & cueilleroit ce qu’il croiroit être la plus belle fleur, ne fut-ce qu’une simple plante sauvage. Les parens seroient bien plus satisfaits par cette variété, que si tous s’étoient concertés pour n’avoir qu’un plan & que chacun eut fait exactement la même offrande. La fête alors auroit l’apparence froide du préparatif & toute la gêne qui nait d’un dessein médité. Mais rien ne seroit plus étrange & n’affligeroit davantage les parens, si, pour savoir quel est le meilleur présent, ils se saisissoient tous, garçons & filles, & s’entre déchiroient.

Pourquoi ne supposerions-nous pas que notre père commun se plaît aussi dans la diversité des prières des dévots, & que la plus grande offense dont nous puissions être coupables envers lui, c’est de nous tourmenter les uns & les autres, & de nous rendre misérables. Pour moi, je pense qu’il voit avec plaisir les efforts que je fais, & je m’y livre avec joie, afin de reconcilier l’espèce humaine, de rendre notre état meilleur, d’unir les nations qui ont été jusques à ce jour ennemies, d’extirper l’horrible pratique de la guerre & de briser les chaînes de l’esclavage & de l’oppression.

Je ne crois pas que deux hommes qui réfléchis-