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gouvernemens, qu’il appartient d’y pourvoir.

J’ai déjà parlé d’une alliance entre l’angleterre, la france & l’amérique, pour des motifs que je devois exposer. Quoique je ne sois pas autorisé d’aucune manière par l’amérique, j’ai de fortes raisons d’assurer qu’elle seroit disposée à se prêter à de telle mesures, pourvu que les gouvernemens avec lesquels elle s’allieroit, agissent comme gouvernemens nationaux, & non comme des cours enveloppées dans l’intrigue & le mystère. On ne peut douter que la france, comme nation & comme gouvernement national, ne préférât l’alliance avec l’angleterre. Les nations, comme les individus qui ont été long-tems ennemis, sans se connoître, ou sans en savoir les motifs, deviennent ensuite les plus amis, quand elles reconnoissent leur erreur, & les mensonges qui l’avoient fait naître.

Supposant donc la probabilité de cette réunion, j’établirai quelques réflexions qui feront voir qu’en joignant la hollande à cette alliance, ces nations seroient non-seulement utiles à elles-mêmes, mais encore à toute l’europe.

Il est certain que si les flottes d’angleterre, de france & de hollande se confédéroient, elles seroient en état de limiter & de désarmer la marine des autres puissances de l’europe, selon les proportions dont elles conviendroient.

Savoir :

Qu’aucune puissance en europe ne pourrait construire de nouveaux vaisseaux de guerre, & qu’elles se soumettroient elles-mêmes à ce règlement. Que chacune réduiroit sa marine, par exemple, au dixième de son état actuel. Cette opération épargnera à l’angleterre & à la france, au moins, deux millions sterling par an, chacune, & leur force relative seroit toujours dans la même proportion. Si les hommes réfléchissoient, comme des êtres