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Supposez que l’intérêt fut taxé à un demi-denier par livre, la première année, un demi-denier de plus, la seconde, & qu’on avançât ainsi dans un certain rapport qui seroit déterminé, lequel seroit cependant moindre que l’impôt sur toute propriété ; cette taxe soustraite de l’intérêt au temps du paiement, seroit ainsi levée sans aucun frais de recette.

Un demi-denier par livre diminueroit l’intérêt, & conséquemment l’impôt de vingt mille livres sterlings. La charge sur les voitures de charge monte à cette somme : cette taxe pourrait donc être abolie, dès la première année. La seconde année, l’impôt sur les domestiques femelles, ou quelque autre, d’un égal produit, pourroit être ôté ; & procédant de cette manière, toujours appliquant à l’extinction de la dette, l’impôt levé sur la propriété, au lieu de le faire suivre aux besoins courans, on finiroit par s’en délivrer.

Néanmoins, les propriétaires des fonds payeroient alors, moins d’impôts, qu’ils ne font maintenant. Ce qu’ils épargneroient par l’extinction de l’impôt pour les pauvres, de celui sur les maisons & les fenêtres, de la taxe de remplacement, seroit considérablement au-dessus du montant de cette taxe, lente, mais certaine dans ses effets.

Il me semble prudent de rechercher les mesures qui pourvoiroient à toutes les circonstances quelconques qui pourraient se présenter. La crise qui existe en ce montent, dans les affaires de l’europe, semble l’exiger, car, se préparer, c’est sagesse. Si l’impôt est une fois dissous, il sera difficile de le rétablir : & d’ailleurs, le soulagement ne sera jamais aussi salutaire, qu’en procédant par une réduction graduelle & certaine.

La fraude, l’hypocrisie & le mensonge des gouvernemens commencent maintenant à être trop bien connus, pour qu’ils puissent se promettre encore