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an, & de dix livres pendant le reste de leur vie à celle de soixante ans, ainsi ;


Soixante-dix mille personnes à 6 liv. sterl. par an 
 420,000
Soixante-dix mille à 10 liv. sterl. par an 
 700,000
 
—————
         Total 
 1,210,000


Ce secours, comme nous l’avons déjà remarqué n’est point une charité, mais un droit. Toute personne en Angleterre, quelque soit son sexe, paye en impositions deux livres sterlings, huit schellings & six pences par an, depuis le jour de sa naissance, & si l’on y ajoute les frais de collecte, elle paye deux livres sterlings onze schellings & six pences ; conséquemment à cinquante ans accomplis chacun a payé cent vingt-huit livres quinze schellings ; & à soixante ans, cent cinquante-quatre liv., dix schellings. En convertissant cette taxe individuelle en tontine, la somme qu’il recevra après cinquante ans n’est guère plus que l’intérêt légal de celle qu’il a payée ; le surplus est suppléé par la taxe de ceux qui, par leur aisance, n’ont pas besoin d’un pareil secours, & le capital dans les deux cas défraie le gouvernement de cette dépense. C’est sur ce fondement que j’ai porté au tiers le nombre des personnes âgées qui pourront réclamer ce secours. Lequel vaut mieux de rendre la vie douce à cent quarante mille vieillards, ou de donner un million par an à un seul individu, méchant ou sans nul mérite ? Que la raison & la justice, que l’honneur & l’humanité, que l’hypocrisie même & l’adulation, que M. Burke, que George, Louis, Léopold, Frédéric, Cathérine, Cornwalis, ou Tipoosaïb, répondent à cette question[1].

  1. En calculant les taxes par familles, cinq individus par famille, chaque famille paie d’imposition 12 liv. 17 schellings