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tal, ou par tonneau, l’abolition du droit ne peut se subdiviser assez exactement pour soulager le consommateur qui achète par pinte ou par livre. La dernière taxe mise sur la bierre forte & sur l’ale, est de trois schellings par baril. Sa suppression ne réduiroit que d’un demi sol[1] le prix de la pinte, & par conséquent, elle ne produiroit pas un soulagement effectif.

Jettons maintenant les yeux sur le petit nombre de taxes qui sont exemptes de cet embarras, & où le soulagement sera direct, évident, & susceptible d’une opération immédiate.

Ainsi, en premier lieu, la taxe des pauvres est une imposition directe, dont chaque domicilié s’apperçoit, en même-temps qu’il sait, à un farthing près, la somme qu’elle lui coûte. Le total de ce qu’elle coûte à la nation, n’est pas exactement connu, mais on peut se le procurer. Sir john Sinclair, dans son histoire des revenus publics, l’a fixé à 2,100,587 liv. ster. Il s’en emploie une grande partie en procédures, qui tourmente les pauvres, au lieu de les soulager. Mais la dépense est la même pour chaque paroisse, quel qu’en soit le motif.

À birmingham, le produit de la taxe des pauvres est de 14,000 liv. sterling par an. Cette somme paraît considérable ; mais elle est modique, comparée à la population de cette ville.

On dit qu’elle a soixante-dix mille habitans & dans la proportion de 70,000 à 14,000, le produit général de la taxe des pauvres, si nous évaluons la population de l’angleterre à sept millions d’hommes, ne seroit que d’un million quatre cents mille liv. sterling. Il est donc très probable que l’on exagère la population de birmingham. Quatorze mille

  1. Farthing.