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les roses.


Là, devant toi, toujours, éclairant le chemin,
De tes pieds délicats écartant jusqu’au doute.
Aujourd’hui sans souffrir engendrera demain,
Et, calme, grâce à moi, tu poursuivras la route.

Calme et joyeuse aussi, de sommets en sommets,
Ainsi tu marcheras jusqu’au bout de la voie,
Ayant souri toujours, sans avoir su jamais
De combien de douleurs je te faisais ta joie.

Mais va ! mon âme est riche : avant qu’ils soient pillés,
Ses trésors lasseraient tous les destins moroses,
Et pourvu que tes yeux… Ah ! vous vous éveillez,
Dormeuse ! — Mon amour, je t’apportais des roses.