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les roses.


Ainsi qu’on voit courir les gaîtés de l’azur
Sur les frissons du lac où sa splendeur se mire,
On voit ses songes d’or éclairer son front pur…
N’est-ce pas que j’en suis, chère, de ce sourire ?

Repose heureuse, enfant, sous mes regards heureux.
Tout ce bonheur rêvé, je veux qu’il soit le nôtre,
Et que tes jours soient doux comme tes nuits ; je veux
Qu’il te semble au réveil passer d’un songe à l’autre !

C’est que j’ai mis sur toi ce que j’ai de plus cher,
Ce qu’épargne le temps et nous laisse l’envie,
Le sang de notre sang, la chair de notre chair,
Tout ce qu’ayant vécu j’ai sauvé de la vie,

Tout ce que l’on dérobe à ce monde moqueur,
Mes plus saintes ardeurs et ma foi la plus vive,
Et mes larmes aussi, — cet écrin de mon cœur, —
Tout ce qui fait qu’on aime et ce qui vaut qu’on vive,