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avril.

Le silence écoutait vibrer
Son écho sonore en cadence,
Et moi, j’écoutais le silence,
Et je me suis mis à pleurer.

Et moi, j’écoutais le silence,
En songeant que j’étais bien là,
Qu’ombre calme et calme indolence,
Le bonheur est fait de cela,
Que notre désir est presbyte,
Que l’on veut être heureux trop loin,
Qu’il suffit bien pour mourir vite
D’un peu de soleil dans un coin,
Que nous vivons dans le délire ;
Et je rêvais à nos combats,
À nous qui luttons ici-bas, —
Et je me suis mis à sourire.

À nous qui luttons ici-bas,
À nous les vainqueurs de la vie,
À ses vaincus, aux morts, hélas !