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le chêne.

On en rit là-haut, dans l’espace.
Le hasard qui l’a fait cela
Ne sait plus même qu’il est là.
On se le passe et le repasse.

Les autres arbres sont heureux :
Ils peuvent chuchoter entre eux
Et dire les secrets de l’ombre,
Ils ont le nid, fleur du baiser ;
Lui, n’a pas d’oiseau pour causer,
Il est tout seul, ce lutteur sombre.

Jamais ni jeu ni passe-temps !
À peine s’il voit par instants
Dans la brume, nuit sans étoiles,
Passer les voiles sur la mer,
Ou bien les goëlands dans l’air,
D’une autre mer ces autres voiles.

Le doux printemps où Dieu sourit,
L’été clair où le ciel fleurit,