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le jardin.
Parfois il s’arrêtait, tournait un peu la tête
Vers sa mère orgueilleuse et toute à l’admirer,
Et repartait avec de grands rires de fête,
Ces rires si joyeux qu’ils vous en font pleurer.
Oh ! la mère, elle était à ne pouvoir décrire
Avec son geste avide, anxieux, étonné,
Et de tout son amour couvant son nouveau-né,
Et marchant de son pas et riant de son rire.
Elle tenait ses bras étendus vers l’enfant
Ainsi qu’on tend les bras vers le fruit que l’on cueille,
Le défendant de mal comme un rosier défend
Le bouton de sa rose avec ses mains de feuille.
Elle suivait ainsi, courbée et pas à pas,
Regardant par instant, dans un muet délire,
Un homme assis plus loin et qui feignait de lire
Et souriait, — croyant qu’on ne le voyait pas.