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la terre.

Pour lui seul elle ouvre ses voiles,
Quand à l’aube il lui fait sa cour :
La terre est la belle-de-jour
Du grand jardin bleu des étoiles !

Le sein de la terre est béni,
Le néant y fait l’infini,
Et tranquillement et sans haine
S’accomplit l’œuvre sérieux
Dans ce creuset mystérieux
Où germe l’homme avec le chêne.

Mais tout sort meilleur et plus beau
De la matrice du tombeau,
Quoi qu’on y jette et qu’on y sème,
Et le sourire y naît des pleurs…
Et voilà comme il vient des fleurs
À la place de ceux qu’on aime.

Maîtresse, quand nous serons morts,
On mettra ton corps et mon corps,