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la tombe.


Et toujours plus vite en montant
(Cette montée est un calvaire),
Les hommes marchaient, et la mère
Toujours suivait en haletant :

« Comme s’il n’en était pas d’autres,
Des petits riches, ceux enfin
Des gens dont le cœur n’a pas faim,
Sans aller nous prendre les nôtres !

« Ah ! je ne t’aimais pas assez !
Tous nos bonheurs sont faits de même ;
Quand on les voit, ils sont passés…
C’est toujours après qu’on les aime.

« Sa mère est morte en la laissant,
Puis c’est mon fils qui l’a suivie,
Et voilà son tour à présent !
C’est par morceaux qu’on perd la vie.