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octobre.

Et quand vient le matin, et quand on vous l’emporte,
Et quand on le descend !… Ce voile à cette porte !
Et l’immonde attirail de ces choses sans nom !
Et quand on se révolte, et quand on se dit : « Non ! »
Et l’église, et le prêtre, et la tombe, et la terre,
Toute la fête horrible et longue du mystère ;
Et plus tard, quand c’est fait… après… quand on est seul,
Le lit avec le drap qui manque, — son linceul !
Et le silence affreux qui tombe des murailles,
Et cet arrachement qu’on se sent aux entrailles
Lorsque l’on croit l’entendre ou parler ou venir,
Car il est là toujours, la chambre en est emplie…
Et les jours ? et les nuits ? et puis le souvenir !
Et l’oubli ?… l’autre mort ! L’oubli ! — car on oublie…

Brume, nuage ou rêve éblouissant et doux,
Savez-vous ce que sont ces ombres ? savez-vous
De quoi le ciel a fait leur tristesse ou leurs charmes ?
Le nuage de pourpre et la brume d’argent,
Il les a faits d’eau pure ; et le rêve changeant,
De larmes !