Voici venir l’amant joyeux.
À l’ombre de ce voile,
De son bonheur, oui, ces beaux yeux
Seront sa chaste étoile.
« De tous vos vœux mon cœur est pénétré.
Oh pourquoi dans mon âme une crainte fatale ?
Allons ! par nous que son front soit paré
De la couronne nuptiale.
(Pendant ce temps, Annette coupe le cordon qui tient la boîte qu’elle a apportée. Annette se met à genoux devant Agathe et lui présente la cassette.)
Ô ciel !
Grand Dieu ! la couronne de mort !
Comment et par quelle méprise ?
Allons ! on aurait tort
De s’effrayer ! Oui, par la vieille Lise
L’erreur sans doute fut commise.
Mon triste cœur se brise !
Si le ciel me parlait par ce signe de deuil !
Ô fleurs, ornerez-vous l’autel ou le cercueil !
Mais que faisons-nous donc ? oh ! la bonne pensée !
Avec ces roses-là que pour la fiancée
Soudain par nous
Une guirlande soit tressée !
À merveille !
On attend, c’est l’heure ; hâtez-vous.
Scène IV
Plaisir de la chasse
Que rien ne surpasse,
Ranime l’audace
Qui brûle en nos cœurs !
L’ardeur que nous donne
Le cor qui résonne,
Jamais n’abandonne
Les braves piqueurs !
Courir dans la plaine
Le cerf hors d’haleine,
Chanter à voix pleine,
Toujours sans effroi
Le soir au bois sombre
Vider, sous son ombre,
Des coupes sans nombre,
C’est digne d’un roi !
Joho ! tra la, la !
La nuit solitaire
Qui couvre la terre,
Au sein du mystère
Fait tout oublier,
Guider la poursuite
Des chiens qu’on excite
Traquer dans son gîte
Le noir sanglier ;
Courir dans la plaine, etc., etc.
« Faisons trêve au banquet ! Au tir je vous invite,
Brave Kouno, votre gendre me plaît.
Votre Altesse est trop bonne !
Samiel ! à moi !
Justifie en ce jour leur choix et mon bienfait !
Prince, croyez qu’il le mérite !
Dieu ! si ma main tremblait…
Je ne vois pas la fiancée ?