Tu m’espionnes ?
Le beau remercîment, après ce que je fais !
Il faut qu’à moi tu t’abandonnes,
Pour toi la raillerie eut de fâcheux effets.
Vengeons-nous !
Mais quoi !… de la bière !…
Y penses-tu ?
Du vin !…
Oui ! du vin à plein verre !
À nous deux !
Mais je ne puis boire ainsi !
Certe, il ne t’en faut guère !
À moi ! Samiel !…
Que vois-je !… ici !…
Avec qui parlais-tu ?
Je te disais : Buvons à notre premier garde !
Soit !
Maintenant, quelque chanson gaillarde.
Tu ne veux pas ? Bon ! cela me regarde.
Dans la joie et les plaisirs,
Tout sourit à mes désirs,
Sort, je te défie.
Ô Bacchus, dieu des buveurs,
Comble-moi de tes faveurs.
À toi seul je sacrifie. (Bis.)
« Mais à ton tour fais briller ton talent.
À la santé de la charmante Agathe !
Ou sans cela…
Tu deviens insolent !
Aurais-tu l’âme ingrate ? »
Pour mon verre, pour mon cœur,
Non ! jamais fade liqueur,
Ni beautés rebelles !
Bon vivant, toujours en train,
Je répète mon refrain :
Vive le vin, l’or, les belles !
« Encore un coup ! tu trinqueras
À la santé de Son Altesse !…
Qui ne boit pas,
Est un Judas.
Pour la dernière fois.
Va ! foin de la tristesse ! »
Avec ce trio charmant
Les jours passent tous gaîment
Au sein de l’ivresse.
Ma prière, c’est le jeu,
Et lorsque je fais un vœu,
C’est aux pieds de ma maîtresse !
Agathe avait raison sur toi de m’avertir.
(L’horloge du village sonne sept heures. — Max veut s’éloigner. — On aperçoit en lui un certain emportement pareil à un commencement de méchante ivresse.)
Eh quoi ! déjà partir ?
Tu vas donc à ta belle apprendre ta défaite ?
Hélas ! la pauvre enfant !
Pour demain ! Reste et suis mon conseil :
C’est un service pareil…
Un service ! Et lequel ?
Écoute.
Certains secrets de chasse ont parfois réussi :
Le disque de la lune est ce soir obscurci ;
Pour quelque grande chose on te garde sans doute
Tu distilles pour moi le poison goutte à goutte !