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s’occuper agréablement en se montrant bon époux et bon père. Qu’oser lui dire alors ?…

Le théâtre avait toujours eu pour lui beaucoup d’attraits ; et comme il affectionnait surtout le genre tragique, il se mit d’abord à composer une tragédie qu’il présenta aux comédiens français. Ces messieurs, assez bons juges, lui déclarèrent unanimement que sa pièce, dans l’état ou elle se trouvait, ne pouvait être acceptée ; qu’elle offrait à la vérité quelques beaux vers, quelques tirades brillantes ; mais qu’elle fourmillait de fautes, de contre-sens, et que l’action en était surtout très-faible. Il fut convenu que c’était une pièce à refaire. Mon père ne se découragea pas ; il remit l’ouvrage sur le métier, et fit aux comédiens une cour assidue. Chaque jour il paraissait aux répétitions des pièces nouvelles, et cha-