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se virent bientôt maîtres de leurs volontés, et possesseurs d’une assez belle fortune. Je naquis au commencement de la seconde année de leur union. Alors aussi, les deux vieillards, qui s’étaient retirés à la campagne, y finirent leurs jours. Mon père et ma mère héritèrent en même-temps, et l’opulence les entoura tout-à-coup. Hélas ! c’était pour leur perte. Ils éprouvèrent, mais trop tard, combien est dangereuse la possession des richesses. Mon père se dégoûta de sa place de premier commis de la marine ; il donna sa démission, et demeura chez lui pour cultiver, disait-il, les lettres et les arts.

Ma mère avait fait quelques objections ; mon père les combattit, et l’épouse tendre et soumise, n’osant pas résister lorsqu’il s’agissait d’avoir près d’elle son époux, parut se rendre aux raisons alléguées par lui, qui, tout aussitôt, sut