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commune maîtresse. Mais Francesca, qui voulait conserver sa réputation, et qui ne répondait pas à l’amour de ces deux cavaliers, ne cherchait qu’un prétexte pour les éconduire.

Leurs messages continuels, leurs importunités, leurs prières, les promesses qu’ils lui faisaient tous les jours d’un dévouement sans bornes, la décidèrent à employer un stratagème, peut-être un peu violent, pour s’en débarrasser.

Elle feignit d’écouter les tendresses de l’un et de l’autre. Elle promit à Rinucio de l’aimer, si ses vœux étaient respectables. Elle fit entendre à Alexandre qu’il pouvait espérer d’elle quelque retour, si sa flamme était honnête ; et les deux Florentins qui, quoiqu’amis, ne se confiaient ni leur amour, ni leurs espérances, se flattèrent également l’un et l’autre d’un heureux succès auprès de la belle veuve. Mais Francesca était exigeante ; elle voulait qu’on lui prouvât, par