tissaient d’un côté à la tête du dragon postiche ; et de l’autre, à la bouche d’un homme caché dans une chambre voisine.
Mais le dieu ne daignait pas répondre lui-même tous les jours ; il n’accordait cette faveur que rarement, et aux personnes riches et distinguées. Tous les oracles se payaient environ dix sous de notre monnaie, ce qui montait à une somme considérable ; car le prophète en débitait bien soixante ou quatre-vingts mille par an ; et il n’était pas permis de faire deux demandes dans le même billet.
Les réponses se rendaient en prose ou en vers, mais toujours d’une manière si obscure, que le prophète trouvait le moyen de prédire également le revers ou le succès d’une affaire. En voici un exemple :
Alexandre envoya un oracle à l’empereur Marc-Aurèle, qui faisait alors la guerre à des nations voisines ; cet oracle