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— Eh ! que diable ! dit le paysan, je crois que vous tremblez. — Pas tout-à-fait, répondit le sorcier. J’ai bien un peu d’agitation, parce qu’il y a longtemps que je n’ai vu celui que nous venons voir. Mais ce qui me trouble davantage, c’est que vous me semblez à demi-mort de peur. Avec moi, cependant, vous ne devez rien craindre…

— Oh ! je… je ne crains rien, reprit le paysan ; et si je tremble, c’est plutôt de froid qu’autrement, quoique nous soyons au mois d’août. Laissez-moi encore quelques minutes pour me réconforter ; et puis, faites-moi voir tranquillement votre ami… Mais, ne serait-il pas possible qu’il se montrât à une certaine distance ?…

En ce moment, l’horloge de la paroisse sonna minuit. Le paysan eut le hoquet de frayeur ; et le sorcier eut à peine la force de se rappeler l’oraison