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les esprits. En vain s’efforça-t-on de l’en détourner ; le parti était pris ; il s’y rendit sur l’heure.

Arrivé à ce château, il entre hardiment, et ne rencontre personne, ni dans les salles, ni dans les galeries. Il ne s’effraie point de cette solitude, choisit pour sa chambre à coucher une grande pièce du premier étage, y dispose un matelas, des draps, une couverture, et se couche paisiblement, ayant à côté de lui son sabre, ses pistolets, et deux chandelles allumées.

Le domestique n’avait pas eu la hardiesse de s’exposer avec son maître ; ainsi le gentilhomme se trouvait absolument seul, quand il commença d’entendre des roulemens de chaînes et divers bruits inexplicables. Sa mémoire lui rappela alors les aventures lamentables de tous ceux qui avaient été étrillés dans de pareils châteaux ; mais sa constance ne s’en ébranla point.