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peuple n’aurait réellement qu’un droit de présentation, et le droit de nomination appartiendrait aux présentés ; et, par une suite de ce système, les premiers députés réunis pourraient former une représentation d’eux-mêmes, au lieu de rester la représentation nationale ; déléguer leurs pouvoirs à des mendataires de leur choix, aulieu de rester mandataires du Peuple et d’exercer leur mandat.

Un député n’est ni le représentant, ni le mandataire de son assemblée électorale, ni de son district, ni de son département ; il est le député de la France entière. Ses électeurs mêmes n’ont pas le droit de le révoquer : comment des députés élus pourraient-ils le renvoyer ?

Un député, par la raison qu’il a contracté avec le souverain, ne peut donner, ni l’Assemblée représentative recevoir une démission arbitraire ; comment donc cette Assemblée pourrait-elle arracher arbitrairement à un député, une démission forcée ?

C’est par extension qu’on a attribué aux députés individuellement le tître de représentans. C’est le corps des députés qui est le seul représentant. Ce corps est donc indivisible, Si on le mutile, s’il se mutile