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contribué dans de bonnes vues ? ou bien appréhende-t-on qu’ils ne soient en trop petit nombre, pour ne pas redouter des persécutions ? Est-il permis de croire que tous les esprits sages, qu’elle qu’ait été leur opinion sur les victimes du 31 mai, ne se fassent un devoir d’en oublier le sacrifice ? compte-t-on pour rien la lassitude de toutes les passions violentes, et le besoin du repos ? Il ne faut pas, dit-on, regarder derrière soi en révolution. Qu’est-ce à dire ? entend-on qu’il ne faut pas regarder aux malheurs irréparables, aux fautes commises par égarement, aux crimes inévitables qui ont été mêlés aux actes de l’insurrection ? entend-on qu’il ne faut pas regarder aux insensés, aux imbéciles, aux méchans ni même aux scélérats subalternes qui ont aidé de leur force ou de leur audace les citoyens qui se sont dévoués pour l’intérêt public ? En ce sens nous souscrivons à la maxime ; elle se réduit à ces paroles : Qu’une amnistie générale soit accordée à la suite d’une révolution, pour tous les délits auxquels elle a donné lieu. Rien de plus juste que d’accorder ce prix aux hommes douteux, pour leur concours aux succès d’une révolution, et pour l’indemnité des risques