Page:P.-L. Roederer - De l'intérêt ... dans l'affaire des soixante-onze députés détenus.pdf/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(20)

qui a demandé ni provoqué l’arrestation des soixante-onze ; ce sont les anciens comités, dans la séance du 3 octobre suivant. Donc on peut les réintégrer sans contredire le vœu de l’insurrection. À la vérité, ils ont blâmé les événemens du 31 mai ; mais l’autorité publique fait-elle donc le procès à ces événemens, en laissant en liberté tous les citoyens qui n’en n’ont pas une idée favorable, tous les écrivains qui s’en permettent la censure ? Respecter la liberté des détracteurs du 31 mai, ce n’est que respecter la liberté des opinions et celle de la presse. Restituer la liberté à ceux qui en ont été privés pour l’honneur de cette journée, c’est uniquement faire le procès la tyrannie, à la contre-révolution qui a violé en eux et le secret et la liberté des pensées, et le caractère de député.

Mais, d’un autre côté, jusqu’où prétend-on étendre le respect qu’on exige pour le 31 mai ? veut-on que toutes ses circonstances et tous ses agens soient également consacrés à la reconnoissance publique, que toutes ses conséquences soient également chéries et honorées ? a-t-on un intérêt réel à y tout confondre ? peut-on raisonnablement craindre d’en détacher les honnêtes gens qui y ont