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puis dire que j’ai frémi bien des fois à cette seule pensée. Mourir, soit ; mais être malade, voilà qui paraît horrible. Là d’ailleurs, être malade ou mourir, c’est bien à peu près la même chose. C’est seulement lorsqu’un homme meurt qu’on se dit : « Tiens, il était tout de même malade. »

Et comment en serait-il autrement dans un milieu où la part normale de souffrances atteint des limites à peine supportables aux plus forts ? Le travail presse, la pêche n’a qu’un temps et un temps très court.

Le projet des organisateurs de la Flotte de secours est donc bien digne d’encouragement. Mais le but poursuivi ne sera pleinement atteint qu’autant que la charité privée répondra aux appels des hommes généreux et pratiques qui l’ont conçu.

En sa qualité d’ancien pêcheur, l’auteur de ce récit n’a pas cru pouvoir mieux témoigner son approbation à ce projet, qu’en donnant une esquisse des principales impressions qu’il a éprouvées dans ce dur métier.

Le bénéfice de ce petit ouvrage est tout entier destiné à l’organisation de la Flotte de secours. L’auteur serait heureux si le fruit de son travail pouvait servir à payer la vergue ou le mât d’un « Navire Sauveur ».