Page:Pétrone, Apulée, Aulu-Gelle - Œuvres complètes, Nisard.djvu/157

Cette page n’a pas encore été corrigée


Chapitre 1

Platon, examinant la nature de toutes les choses, et principalement celle des êtres animés, les a divisés en trois classes : il a cru qu’il y avait des dieux supérieurs, des dieux intermédiaires, et des dieux inférieurs. Il les a distingués entre eux non seulement par leurs demeures, mais encore par la perfection de leur nature ; et il fonde cette différence non sur un ou deux aperçus, mais sur de nombreuses considérations. Il établit d’abord, pour plus de clarté, la distinction des lieux ; et, comme le demande leur majesté, il assigna le ciel aux dieux immortels. Parmi ces dieux célestes, les uns se montrent à nos regards ; les autres sont découverts par notre intelligence. Ainsi nous vous voyons avec les yeux, --- Vous, astres éclatants, Qui réglez dans les cieux la course des années. Mais nos yeux ne voient pas seulement ces astres principaux : le soleil, créateur du jour ; la lune, rivale du soleil, splendeur de la nuit, qui tantôt forme un croissant, tantôt ne se montre qu’à moitié et tantôt apparaît dans son plein, flambeau variable, brillant d’un éclat plus vif à proportion qu’il s’éloigne du soleil, mesurant les mois dans ses périodes régulières, périodes qui se composent, d’accroissements et de décroissements égaux. La lune, comme le pensent les Chaldéens, brille-t-elle d’un éclat qui lui est propre, et, lumineuse d’un côté, obscure de l’autre, doit-elle à la révolution de son globe les changements de sa couleur, de sa forme et de son étendue ? ou, corps dense et manquant par lui-même de toute lumière, absorbe-t-elle, comme un miroir, les rayons obliques ou opposés du soleil ? et, pour me servir des expressions de Lucrèce, la lumière "Qui jaillit de ce corps n’est-elle que d’emprunt ?"

Chapitre 2

Nous examinerons plus tard laquelle de ces