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Sli 248 SONNET CCCXVII. A UN OISEAU. Charmant petit oiseau qui t'en vas chantant ou bien pleurant tes jours passés, parce que tu vois la nuit et l'hiver à tes côtés, et le jour et les mois joyeux bien loin derrière tes épaules, Si, comme tu connais les maux qui t'affligent, tu con- naissais mon état semblable au tien, tu viendrais dans le sein de cet inconsolable pour partager avec lui les dou- leurs et les plaintes. Je ne sais pas si le partage serait égal; car celle que tu pleures est peut-être vivante, tandis que la Mort et le Ciel se montrent si avares envers moi. Mais la saison et l'heure moins propices, avec le sou- venir des douces années et des années amères, m'invitent à te parler et à m'apitoyer sur ton sort. CANZONE XXIX. HYMNE A LA VIERGE. Vierge pleine de beauté qui, du Soleil vêtue, d'étoiles couronnée, as été si agréable au souverain Soleil qu'il a caché sa lumière en ton ein, Amour m'inspire de chanter tes louanges; mais je ne saurais commencer si tu ne viens à mon aide, avec celui dont l'amour s'est reposé sur toi. Celle que j'invoque a toujours favorablement répondu à qui l'appela avec une foi sincère. O Vierge, si jamais tu t'apitoyas sur les misères humaines arrivées à leur comble, que mes prières fassent incliner ton front vers moi, se. cours-moi dans la guerre que je soutiens, bien que je ne que poussière, et que tu sois la Reine du ciel. Vierge pleine de sagesse et l'une du beau troupeau des bienheureuses vierges sages, c'est-à-dire la première et celle dont la lampe est la plus claire; 6 solide bouclier qui défends les affligés contre les coups de la Mort et de la Fortune, et sous lequel non-seulement on se sauve, sois