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que je me retournais pour regarder la cime de la montagne, elle me paraissait à peine haute d’une coudée en comparaison de la hauteur de la nature humaine si l’on ne la plongeait pas dans la fange des souillures terrestres. Je me disais aussi à chaque pas : « Si je n’ai pas craint d’endurer tant de sueurs et de fatigues pour que mon corps s’approchât un peu du ciel, quel gibet, quelle prison, quel chevalet, devraient effrayer mon âme marchant vers Dieu et foulant aux pieds la cime de l’orgueil et les destinées humaines ? » Et encore : « À combien arrivera-t-il de ne point s’éloigner de ce sentier par la