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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

Les agents grévistes, par un procédé inconnu, venaient d’agir sur une centrale génératrice d’énergie, frappant ainsi de paralysie toute une région ; attentat sans précédent, dont la réussite ne pouvait s’expliquer que par de hautes complicités dans le monde savant.

Des cris de détresse, traversèrent l’espace. L’express aérien, surchargé, tombait malgré ses moteurs de secours. À cent mètres du sol, il se redressa quelque peu, mais il alla néanmoins à terre, brutalement, parmi les arbres d’un parc, où plusieurs cabines se fracassèrent. Les appareils privés engagés dans la zone publique faisaient au même instant des atterrissages chanceux dans la campagne pleine de nuit. Les autres tenaient encore l’air et piquaient vers les hauteurs, cherchant des points de repère. Les avions policiers tournoyaient éperdument ; projetant au hasard de puissants faisceaux de lumière rouge, ils ne faisaient qu’augmenter la confusion.

Or, suivant un plan préparé sans doute de longue main, les sous-agents météorologistes, faisant cause commune avec les grévistes, déclenchèrent le gros temps. Un vent violent commença de souffler ; des nuées orageuses naquirent sur place, grossirent avec une étonnante rapidité. Les étoiles disparurent et, bientôt, les phares les plus puissants furent étouffés par d’épaisses brumes. Chaque nébuleuse éteinte devint le centre d’un tourbillon formidable. Sur la terre, des toitures furent arrachées, des arbres brisés, de grosses branches emportées comme des fétus. Les bâtiments provisoires du Congrès se disloquèrent à grand bruit.

Les avions n’encombraient plus le ciel ; les plus rapides avaient fui ; de légers appareils de