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HARRISSON LE CRÉATEUR

problème des ondes Roger. En vain, sur leurs conseils, essaya-t-on d’enterrer les stocks d’explosifs, de les noyer, de les protéger par des enveloppes métalliques continues : les radiations nouvelles semblaient douées de pénétration universelle. Alors, les physiciens asiatiques étudièrent et mirent au point des procédés permettant l’utilisation du plomb Z, sur lequel les ondes Roger n’avaient aucune action. La désintégration quasi instantanée du métal permettait de suppléer à la pénurie d’explosifs ; mais les stocks, peu importants, furent bientôt épuisés.

Les Blancs, à leur tour, passèrent à l’offensive. Leurs offres de paix ayant été dédaigneusement repoussées, ils rassemblèrent leurs derniers avions, leurs derniers sous-marins et entreprirent des raids de destruction. Des réflecteurs à grande puissance balayaient des espaces considérables, détruisaient les dépôts de munitions, émiettaient les armes chargées, anéantissaient jusqu’aux forces de police dont les cartouches éclataient. Ils créaient, au-devant des envahisseurs, une zone dépourvue d’explosifs où, seuls, les gaz toxiques étaient encore à craindre ; bientôt, les centres de production ayant été repérés, ce danger lui-même fut écarté.

L’une après l’autre, les usines asiatiques sautèrent, flambèrent, furent pulvérisées.

De nouveau, les Blancs offrirent la paix. Leurs ennemis répondirent en faisant périr dans les supplices les prisonniers qu’ils cachaient encore au fond des mines. Ce fut le signal de violentes représailles.

Les dernières villes d’Asie flambèrent ; une nuit, des ingénieurs anglo-saxons crevèrent les digues d’un immense réservoir sur le cours inférieur du Hoang-Ho, et le fleuve, changeant brusquement de